Le Docteur Thomas-Lamotte écrit que nous avons tous vécu un amour infantile déçu. Il est indispensable de ne pas désespérer de cette blessure en la subissant mais de la regarder comme une opportunité de réfléchir sur soi, de la dépasser, la transformer, maintenant que nous sommes adultes, pour s’en guérir et mieux aimer par la suite.
Nous pensons avoir été insuffisamment aimés
"Tous, nous souffrons quelque part de ne pas avoir été "bien" aimés par nos parents, selon notre attente de bébé. Cette situation dont nous n’avons aucun souvenir conscient nous a profondément perturbés et nous a obligés à réagir, par un choix de vie ou par un choix de mort, par un choix de dépendance ou d’indépendance, par un choix d’agressivité ou de soumission. Ainsi se sont établies les bases de notre tempérament, de notre stratégie face à la frustration, de notre comportement dans la relation à l’autre (…). Il reste au fond de nous-mêmes, enfouie profondément, la trace humiliante de cet amour déçu, de cette blessure lancinante de ne pas avoir été assez aimés. C’est pour cette blessure infantile que nous cherchons éperdument un remède que nous ne trouvons jamais (…) L’amour déçu fait naître une agressivité contre celui qui a blessé et contre celui qui est blessé. Il s’agit d’un amour resté infantile tourné vers le moi (l’ego). Nous avons toute une vie pour tenter de nous réconcilier avec notre histoire".
Mais aimés quand même
Cette humiliation est difficile, nous pouvons jusqu'à aller remettre en cause notre dignité à être aimé. Si mes parents ne m'ont pas aimé comme j'en ai eu besoin, c'est peut-être parce que je ne suis pas si bien que cela, je ne suis pas assez aimable. Si nous pouvons accepter que nos parents nous ont aimé comme ils l'ont pu, avec les moyens qui étaient les leurs, qu'eux-mêmes ne se sont pas sentis suffisamment aimés et qu'ils n'ont pu donner que ce qu'ils ont reçu, alors, notre regard peut changer, nous pouvons devenir reconnaissants de cet amour déjà présent, et nous apporter ce qui nous a manqué sans l'exiger de l'autre. L'autre, ne peut pas remplacer le(s) parent(s) défaillant(s).
Source : Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte