PSYCHOPRATICIENNE - Psychothérapie individuelle pour adultes & adolescents
Membre adhérente du Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie relationnelle et psychanalyse

Il faut parfois regarder l’autre très attentivement et se souvenir qu’il fait de son mieux


Regarder l'autre attentivement

Cette citation est tirée du film "La maison du lac" où Henry Fonda et sa fille Jane se retrouvent à l’écran dans un rôle qui est celui de leur vie, ils ont eu une relation père-fille pudique et très compliquée. Ce conseil me semble essentiel pour vivre et bonifier nos relations, notre communication, notre compréhension de cet "autre", si différent, étranger, qui peut nous faire peur, nous déranger, nous choquer parfois… et pourtant, avec qui nous avons tant besoin d’interagir et que nous cherchons à aimer.

Comment je me positionne naturellement face à l’autre ?

En général et dans n’importe quel type de relation (qu’elle soit amicale, professionnelle, amoureuse, parent-enfant…), nous campons à partir de notre point de vue, nos ressentis, besoins, objectifs, notre volonté… et nous attendons que la personne en face réagisse comme nous l’aimerions. Qu’elle entre finalement dans notre mode de pensée, dans nos désirs, nous exigeons qu’elle y réponde favorablement, qu’elle soit finalement… comme nous, à nous... L’altérité fait peur ; en effet, je ne maîtrise pas l’autre, il peut m’échapper, donc je veux le soumettre, cela me rassure. Ainsi, il ne pourra pas me blesser, je cherche à m’éviter aussi un danger de rejet, d’indifférence. C’est finalement une atteinte à sa liberté propre, à qui il est en tant que personne, comme si notre liberté était supérieure à la sienne. Et combien de fois les simples échanges peuvent devenir un bras de fer, des règlements de compte, une incompréhension, finissant par une dispute, des ressentiments profonds, des bouderies…

Pourquoi regarder l'autre très attentivement ?

Tout pourrait être question de prisme finalement, de vision de l’autre, de ce qu’il est en profondeur, en vrai. Pour le voir d’un autre œil, et non pas avec celui qui guette la mauvaise réponse, la mauvaise attitude, la confirmation que nous avons raison et l’autre tort. Qu’est-ce que l’autre peut apporter de différent, comment pouvons-nous nous enrichir mutuellement dans cette relation ? Et si je m’ouvre à sa différence, à sa personnalité, si je m’intéresse à ce qui fait qu’il en est arrivé là et qui peut certes, me déranger, me peiner, me faire souffrir… alors mon regard peut changer, et je peux mieux comprendre sa façon d’être, ses comportements, sa vision de la vie. Parce que ce n’est peut-être pas contre moi, mais plutôt l’expression d’un autre besoin, d’un autre désir, d’une souffrance, qui lui est propre.

Cependant, il faut en avoir envie, le désirer pour accéder avec constructivité et tact à cet autre ; et il faut souvent faire le premier pas. En thérapie, une personne me disait : "(cette personne) ne me comprend pas, c’est elle qui ne m’écoute pas, c’est à elle de faire le premier pas pour que çà s’arrange". Mais si je repars de moi, je peux voir ce qui fait que l’autre ne m’écoute pas… Est-ce que moi je l’écoute ? Est-ce que j’ai envie d’aller plus loin que de rester sur mes frustrations ? Est-ce que ce n’est pas moi aussi qui ferme et empêche finalement cette relation ?

L’autre fait de son mieux

C’est un appel à entrer dans l’empathie, à transformer notre regard en un regard plus positif sur l’autre en tant que personne qui ne cherche pas à nous faire du mal spontanément mais qui agit, communique, essaye de créer aussi du lien tout en tentant de se dépêtrer parfois de son histoire, ses blessures… Sortir de cette tentation de toute-puissance infantile, qui vise à exiger de l’autre, vouloir recevoir tout de l’autre. L’autre, s’il en est arrivé là, a fait de son mieux pour vivre, s’en sortir. Il a tracé son chemin et ce chemin n’est pas le nôtre. Une fois que je comprends que ce n’est pas systématiquement contre moi, que j’ai envie d’améliorer mes relations et que l’autre m’intéresse et peut m’apporter beaucoup avec son altérité, je peux aller vers lui avec plus de curiosité, d’envie de le comprendre, de mieux le connaître. Nous rentrons dans une relation plus mature, plus respectueuse, plus authentique, plus enrichissante.


Articles similaires

Derniers articles

Retrouver un regard bienveillant sur soi, est-ce possible ?

Dois-je continuer ou arrêter ma psychothérapie et comment le faire ?

Contribution pour un article du magazine Marie-Claire "Vivre sans sa mère"

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins d'analyse d'audience, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.